Le stress étouffe les spécialistes du marketing
13 février 2018 |Je viens de traverser deux semaines difficiles côté boulot… Submergée par les obligations, j’ai complètement oublié un lunch que j’avais prévu avec un ami, manqué quelques rendez-vous téléphoniques et pris du retard dans mes dossiers… Au secours!
Cette période de tension passagère (je m’en sors, ne vous inquiétez pas!) m’a toutefois permis d’être plus sensible à la fébrilité ambiante. En cherchant du réconfort auprès des gens qui gravitent dans mon univers, je me suis rendu compte que je n’étais pas la seule à être nerveuse et légèrement dépassée en ce début d’année. Une cliente m’a expliqué que la météo était à blâmer, mais je n’achète pas cette hypothèse, vous vous en doutez bien.
Quelle est donc la réelle source de cette pression?
En faisant quelques recherches, je suis tombée sur un sondage fort intéressant mené par Workfront en 2016. En voici les faits saillants :
– 1 employé oeuvrant dans le marketing sur 4 se dit «extrêmement stressé», ou encore «stressé à la limite»;
– 80% des «marketers» se disent dépassés par la montagne de travail à accomplir;
– Les personnes les plus stressées sont en position de leadership (30%);
Dans cette étude, je trouve particulièrement intéressantes les raisons qui se cachent derrière cette tension au travail, car elles sont vraiment uniques à ce secteur d’activités.
Pour 55% des professionnels du domaine, le stress est causé par la nécessité d’avoir à continuellement prouver sa valeur à des gens qui ne connaissent pas le marketing. Boum! Pour moi, c’est là un message clair pour les patrons de PME qui ont la fâcheuse habitude de prendre des décisions importantes en s’appuyant davantage sur leurs préjugés que sur des pratiques exemplaires ou sur les recommandations de leur expert à l’interne.
Dans de telles conditions, il est réellement difficile de se sentir valorisé. Le sentiment d’être assis sur un siège éjectable constitue dès lors la norme (au besoin, relisez mon billet de blogue «Le responsable marketing, cet employé jetable» pour vous en convaincre). Par ailleurs, il est documenté que les CMO restent en poste de moins en moins longtemps : 44 mois en 2016 au lieu de 48 mois en 2015.
Ce n’est pas tout! La difficulté d’exécuter une panoplie de tâches en quarante heures de travail par semaine représente une source de stress pour 51% des professionnels du marketing. Évidemment, la multiplication des plateformes, des données et des possibilités entraîne une dispersion qui nuit à la productivité (c’est la patronne d’agence qui parle ici). Les gens de marketing jugent, quant à eux, que c’est plutôt le manque de personnel qui est en cause. En effet, 80% des départements ne seraient pas dotés des ressources suffisantes pour atteindre les résultats souhaités.
Parmi les autres facteurs de stress, on compte l’intervention de tout un chacun avec sa «bonne idée» marketing dont il faut tenir compte (42%), la nécessité d’éteindre des feux à longueur de journée (36%) et la difficulté d’obtenir des approbations de la part des parties prenantes (26%).
Pas facile, le métier de spécialiste du marketing!
Un fait rassurant ressort toutefois de l’étude : 84% des personnes sondées ne changeraient pas de métier. C’est aussi mon cas… malgré les petites périodes de folie avec lesquelles il faut composer de temps à autre. Car ça fait partie de la «game»!